Les auteurs présumés d'un massacre en Bosnie en 1993 arrêtés
Quinze anciens paramilitaires serbes recherchés pour l'enlèvement, la torture et l'exécution de 20 personnes en 1993 durant le conflit qui a ravagé la Bosnie ont été interpellés vendredi 5 décembre à l'aube, ont annoncé les autorités des deux pays. Cinq personnes ont été arrêtées en Serbie et dix autres en Bosnie.
Dans un communiqué, le procureur de Bosnie précise que « parmi les suspects figurent des responsables militaires de haut rang, ainsi que des exécutants directs qui ont pris part à la torture brutale et à l'exécution des victimes ».
LES AIGLES BLANCS
Le drame s'était produit le 27 février 1993. Les victimes, des citoyens musulmans de Serbie et du Monténégro, avaient été enlevés par les miliciens dans un train reliant Belgrade au port monténégrin de Bar, sur la courte partie du trajet passant dans l'est de la Bosnie. Alors en pleine guerre (1992-1995), la région était un bastion de l'armée bosno-serbe et des groupes paramilitaires serbes. Les captifs – 18 Musulmans, un Croate et un individu non identifié – avaient été conduits dans une école à Visegrad, une ville proche, où ils avaient été dépouillés, torturés et assassinées, avant d'être jetés dans la Drina.
Le groupe paramilitaire jugé responsable de ce massacre de Strpci, connu sous le nom d'Aigles blancs, était dirigé par Milan Lukic, l'un des quatre accusés que le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie à La Haye a condamnés à la prison à vie pour des crimes de guerre commis durant le conflit intercommunautaire de Bosnie qui a fait environ 100 000 morts. Milan Lukic a notamment été jugé coupable d'avoir enfermé 70 hommes, femmes et enfants bosniaques dans une maison de Visegrad avant d'y mettre le feu, abattant quiconque tentait de s'échapper. Parmi ceux arrêtés vendredi figure notamment son frère, Gojko Lukic.