A Belgrade, rares sont ceux qui osent commémorer le massacre...

09/10/2015 20:40

Le premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, sera bien présent en Bosnie, samedi 11 juillet, à la cérémonie de commémoration du massacre de Srebrenica. La participation de M. Vucic est restée incertaine jusqu’au bout : le premier ministre conditionnait sa venue en Bosnie au rejet par l’ONU d’un projet de résolution britannique qualifiant les événements de Srebrenica de génocide. Ce rejet a été obtenu, mercredi 8 juillet, grâce à un veto de la Russie, allié traditionnel de Belgrade.

Le chef du gouvernement sera seul à Srebrenica. Contrairement à son prédécesseur, Boris Tadic en 2010, le président, Tomislav Nikolic, a lui choisi de ne pas faire le voyage. Son absence est interprétée comme un geste d’humeur après l’extradition vers la Bosnie de Naser Oric, un ancien chef de guerre bosniaque arrêté en Suisse et réclamé par la Serbie, mais finalement envoyé vers Sarajevo, qui le demandait aussi.

Vingt ans après l’exécution systématique, en juillet 1995, de plus de 8 000 hommes et garçons musulmans par l’armée des Serbes de Bosnie dans l’enclave de Srebrenica, les atermoiements au sommet de l’Etat serbe illustrent les tiraillements et la difficile évolution de la société serbe dans son ensemble.